Depuis le rapport Brundtland en 1987 adopté par l’Organisation des Nations Unies, le développement durable s’est progressivement installé dans les politiques des Etats occidentaux et des grandes entreprises.
Est-ce pour autant que la pauvreté et les inégalités reculent ? Est-ce pour autant que le développement économique s’équilibre entre le Nord et le Sud ? Est-ce pour autant que l’air, les rivières et les terres sont moins pollués ? Force est de constater que tous les acteurs n’intègrent pas que le développement durable, notion universelle sans contrainte de frontières, favorise la paix et la démocratie dans le monde, permet une répartition juste des richesses et prend en compte l’épuisement progressif des ressources naturelles.
Les préoccupations économiques, environnementales et sociales ont toujours été intégrées dans nos revendications. Les slogans « Vivre et travailler au pays » et « Non, au tout nucléaire » des années 70 – 80 en attestent. Mais aujourd’hui, le changement climatique et la fragilisation de la biodiversité, la crise économique, la dégradation des conditions sociales dans le monde exigent une réponse syndicale à la hauteur de ces nouveaux enjeux.
Des industries électrique et gazière au verre, en passant par la chimie, toutes les industries doivent faire face à des mutations techniques et économiques, tel que l’essor des pays émergents. Elles doivent aussi contribuer à réduire leurs consommations énergétiques et de matières premières. Elles doivent enfin permettre aux salariés de s’adapter aux évolutions des métiers.
Pour prendre en charge toutes ces évolutions, la fédération se dote d’une stratégie de développement durable. Elle a pour objectif d’agir en construisant une politique revendicative qui va du local à l’international et intègre les trois composantes du développement durable. Elle a la volonté d’impliquer tous les collectifs, de la section syndicale aux secteurs professionnels. Elle a comme finalité d’identifier notre action syndicale au développement durable. Cela nécessite d’être à l’écoute des salariés : de rompre avec les discours complaisants ; de conclure des partenariats avec des associations environnementalistes ; de construire de nouveaux rapports de force pour aller vers une gouvernance qui fait de la responsabilité sociale des entreprises une priorité.
Plus qu’une mode, le développement durable est un concept qui nous permet d’analyser, de nous positionner et d’agir sur tous les sujets, avec une vision à moyen et long terme qui intègre l’intérêt général.
C’est toute notre ambition.